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sábado, 8 de octubre de 2011

Articulo y Fotos de LeMonde sobre el Remake Americano de Millenium de David Fincher

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                                     "Millénium" + Fincher, le casting parfait.
Deux ans à peine après la première adaptation au cinéma du bestseller de Stieg Larsson, David Fincher s'empare du phénomène "Millénium". Un roman noir qui résonne avec sa propre histoire. En avant-première, avant la sortie du film en janvier, le réalisateur de "Seven" nous raconte le tournage.Par Par Samuel Blumenfeld



L'enfance n'a jamais été un temps béni pour David Fincher. San Anselmo, banlieue cossue de San Francisco où il a grandi, avait pourtant des allures de paradis terrestre. Mais le réalisateur américain se rappelle seulement y avoir eu peur. C'était dans les années 1960 et 1970. Le nord de la Californie était terrorisé par un tueur en série, Zodiac, qui revendiqua, entre 1968 et 1981, 37 meurtres. Il avait menacé de détourner un bus de ramassage scolaire et d'éliminer ses passagers, provoquant une psychose générale à laquelle David Fincher ne put échapper. Le bus qu'il prenait pour aller à l'école était escorté par les motards, tandis qu'un hélicoptère de la police quadrillait le ciel. Un soir, en rentrant chez lui, le gamin a demandé à son père, journaliste àLife, pourquoi le véhicule se trouvait ainsi encadré par les forces de l'ordre. Le père a répondu, distrait : « Ce n'est rien mon garçon. Il semblerait qu'un tueur armé d'un fusil à pompe cherche à descendre des gamins. »




Ce tueur a bouleversé le visage de la Californie pour toujours, et la vie de David Fincher avec. Le futur réalisateur a eu le sentiment de côtoyer le mal. « Je ne m'en suis jamais remis »,assure-t-il aujourd'hui. En 2007, il a consacré un film à cette histoire. Comme pour exorciser une bonne fois pour toutes ses cauchemars d'enfant. Zodiac retrace la traque hors normes - quarante ans d'enquête - de ce tueur en série jamais appréhendé. « Il n'y a jamais eu de procès, pas de fin heureuse,se souvient Fincher. Mon film était sur l'inconnu, un mystère non résolu. Il n'existe rien de plus effrayant. »A la lecture desHommes qui n'aimaient pas les femmes, le premier volume de la trilogie Millénium, David Fincher a eu l'impression que le livre lui était destiné. Et tant pis si, au moment où il le découvrait,Millénium était déjà un best-seller dans le monde entier. Le roman posthume du journaliste d'investigation Stieg Larsson met en scène une suite de meurtres non résolus, visant exclusivement des femmes, et s'étalant sur près d'un demi-siècle. Tous semblent être l'oeuvre du même tueur. On n'est pas très loin de Zodiac. Mais ce n'est pas la seule chose qui a intrigué David Fincher dans le roman. Il y a également perçu un lien direct et intime entre la personnalité de Stieg Larsson et l'histoire qu'il raconte. Lorsqu'il referme le roman, Fincher en est persuadé : comme lui, le romancier suédois a été confronté au mal absolu.

Dès sa mort brutale, en 2004, les langues se sont déliées dans l'entourage de Stieg Larsson. Un de ses amis a raconté qu'à 15 ans, Larsson avait été témoin d'une tournante. Il aurait appelé le lendemain la victime pour s'excuser de ne pas être intervenu. Sans obtenir de pardon. Ce drame aurait obsédé Larsson, au point d'envahir ses romans, à commencer par Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes. Un titre auquel il tenait par-dessus tout, contre l'avis de son éditrice. Chaque chapitre du roman s'ouvre sur des statistiques relatives aux agressions subies par les femmes en Suède.

 
Selon la compagne de Stieg Larsson, Eva Gabrielsson, le romancier rêvait d'un destin hollywoodien pour ses deux personnages, Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander. Le réalisateur de Seven était le candidat idéal pour donner corps aux visions infernales. Qui sait d'ailleurs si la série de crimes inspirés des sept péchés capitaux que Fincher a mise en scène en 1995 n'a pas influencé l'écrivain ? Le tueur des Hommes qui n'aimaient pas les femmes puise, lui aussi, son sadisme meurtrier dans la Bible. « On me considère comme l'orfèvre de la perversion au cinéma, déplore Fincher. Or, côté perversion, Stieg Larsson place la barre très haut dans sa trilogie. Je craignais qu'on me demande de l'édulcorer. Mais on m'a donné carte blanche. » Le réalisateur américain a vu d'emblée comment il parviendrait à faire coïncider la noirceur des descriptions de Stieg Larsson, les multiples scènes de viol et de torture imaginées par le romancier, avec la blancheur des étendues neigeuses suédoises. « Mon film n'est pas joli, il est brutal. Et cette violence prend tout son sens dans ce paysage immaculé. » C'est la première fois que Fincher tourne en terre étrangère. Quand il s'est installé à Stockholm en novembre dernier pour le tournage de Millénium, il a dû composer avec les éléments extérieurs : quelques heures de lumière par jour, une nuit qui s'installe dès 15 heures. Pour rien au monde pourtant, il n'aurait voulu américaniser le roman. « Il y a une dureté métallique dans ce pays, avec laquelle l'histoire imaginée par Stieg Larsson se trouve en parfaite adéquation, souligne le metteur en scène. La société suédoise est apparemment tolérante et apaisée. Mais, dès que vous creusez, vous découvrez la face sombre du pays. Millénium réussit à la perfection à vous montrer de quelle manière le fascisme s'est déplacé de la sphère politique vers la finance. »
 
La Suède se présente comme une société égalitaire. Milléniumdécrit au contraire des disparités considérables entre les classes aisées et les plus démunies. Le pays se considère comme neutre sur l'échiquier politique. Larsson montre l'irruption d'une extrême droite virulente et dévoile la tentation nazie de son pays durant la seconde guerre mondiale. Le romancier révèle surtout comment, dans cet Etat supposé modèle, les plus puissants usent et abusent de leurs privilèges. « La Suède est un pays qui ressemble beaucoup au nôtre », faisait remarquer Charles McGrath, le critique littéraire du New York Times, dans un portrait de Stieg Larsson. Cela explique sans doute pourquoi elle est devenue la nouvelle terre d'élection du roman noir.



Plusieurs épisodes des "Hommes qui n'aimaient pas les femmes"se trouveront modifiés dans la version de Fincher. Le journaliste d'investigation Mikael Blomkvist, incarné par le titulaire actuel du rôle de James Bond, Daniel Craig, ressemblera moins à un aimant attirant irrésistiblement les femmes. La fin du film, dans le scénario de Steven Zaillian (La Liste de Schindler), différera de celle imaginée par Stieg Larsson. Par ailleurs, le film sera davantage centré sur le personnage de Lisbeth Salander, conformément au titre américain du premier volet de Millénium, The Girl with the Dragon Tattoo. Une allusion au tatouage représentant un dragon dessiné sur l'omoplate de l'héroïne de Stieg Larsson. Le romancier a imaginé une jeune fille pâle d'une maigreur anorexique, les cheveux courts, des piercings dans le nez et les sourcils. Derrière cet air peu avenant, se cache une enquêtrice hors pair, experte en piratage informatique. Le réalisateur américain voulait comprendre comment une jeune fille marginalisée par sa taille, sa coiffure et ses tatouages trouvait sa place dans cette société suédoise plus fermée qu'il n'y paraît.

La recherche de l'actrice qui endosserait l'identité de Lisbeth Salander a pris des allures de chasse à la femme. Après avoir imaginé Natalie Portman ou Scarlett Johansson dans le rôle, Fincher a pensé un temps à Yolandi Visser, la chanteuse du groupe de rap sud-africain Die Antwoord. Mais c'est finalement sur Rooney Mara que le réalisateur a jeté son dévolu. Si son nom reste inconnu, son visage ne l'est pas pour les spectateurs de The Social Network, le précédent film de Fincher. Même si on ne la remarque véritablement que dans la séquence d'ouverture du film, cette apparition ressemble à un coup de cymbale. Rooney Mara interprète Erica, figure féminine après laquelle court sans succès Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook. La scène a demandé deux jours de tournage, près de cent prises. Et se révèle un moment fulgurant de mise en scène, tant par la vitesse des dialogues que par la capacité du réalisateur à poser en quelques minutes la personnalité du futur fondateur de Facebook. Elle ne pouvait fonctionner que si l'actrice apparaissait exceptionnelle. Ce qu'elle est. Fincher avait longuement discuté avec sa comédienne des détails de la scène lui permettant de mieux définir son personnage : avait-elle ou non couché avec Zuckerberg ? Jusqu'à quel point avait-elle été attirée par lui ? Rooney Mara estimait à raison que rien ne devait avoir été consommé entre son personnage et Zuckerberg. C'est cette intelligence qui lui a permis d'endosser le rôle de Lisbeth Salander.

Malgré cette première collaboration réussie entre l'actrice et le réalisateur, Rooney Mara a dû passer l'étape du casting. L'essai était le même pour toutes les candidates. Il leur fallait interpréter le passage le plus traumatisant des Hommes qui n'aimaient pas les femmes. Celui où Lisbeth Salander se venge de son tuteur qui l'a auparavant violée. Elle l'attache sur son lit, poignets menottés, jambes écartées, et lui enfonce un godemiché avant de tatouer sur son ventre en lettres capitales : « Je suis un porc sadique, un salaud et un violeur. » Selon Fincher, ce passage synthétise la personnalité de Lisbeth Salander, il la pose en ange de la vengeance. « Je tiens, insiste-t-il, à ce que le spectateur, en découvrant cette scène, comprenne combien cette vengeance rend Lisbeth heureuse. Sa jouissance doit être perceptible à l'écran. Mais je ne tiens pas non plus à en faire Clint Eastwood dans L'Inspecteur Harry ou Charles Bronson dans Un justicier dans la ville. Lisbeth Salander reste une fille, surtout pas une femme. »Pour obtenir cette allure juvénile, le réalisateur a initié Rooney Mara au skateboard, de manière à ce que sa démarche, rompue aux contraintes d'une planche à roulettes, devienne celle d'une adolescente. Puis il s'est occupé de son look. Car même si Stieg Larsson a soigneusement décrit l'apparence de Lisbeth, il restait au réalisateur une marge d'interprétation. Sans trahir l'auteur suédois, il a donc façonné « sa » Lisbeth. Rooney Mara a dû se décolorer les sourcils. Ses cheveux semblent grossièrement découpés à la hache de boucher et collés à la glu. Lèvre inférieure, oreilles, paupières, nez et tétons bénéficient d'un piercing. Avec sa peau diaphane et son maquillage sur le point de dégouliner, Rooney Mara ressemble à un clown macabre.
 
Sur le plateau du film de Fincher, en Suède, Jean-Baptiste Mondino a pris les photos du couple Blomkvist-Salander. Daniel Craig et Rooney Mara posaient le plus souvent le week-end pour lui, quand le tournage s'interrompait. David Fincher, qui a débuté en tournant des clips dans les années 1980, est un grand admirateur du photographe français. « A l'époque, je voulais être lui », assure-t-il. Le réalisateur américain était curieux de voir comment il s'approprierait le couple vedette de son film. La manière ludique dont Mondino regarde la sexualité, ajoutée à son goût pour les tatouages, en faisait le candidat idéal pour interpréter l'univers de Stieg Larsson. David Fincher a d'ailleurs laissé Mondino tourner une des séquences du film, une scène de sexe entre Lisbeth Salander et une autre jeune comédienne, dont la présence dans la version finale du film reste à confirmer.« Mon idée, explique Jean-Baptiste Mondino, était d'aller à la genèse des deux personnages. Ma photo n'est pas dans l'évocation, mais dans la retenue, dans l'animalité. Elle est intériorisée. Tandis que Stieg Larsson se révèle plus intellectuel, moins dans la retenue. Il fallait que je rende Lisbeth Salander fragile et poétique, lui donner du mystère tout en gardant son style. »

Le dragon tatoué de Lisbeth Salander est devenu un enjeu majeur pour David Fincher. Il tenait à éviter toute tonalité asiatique, et à s'échapper de l'esthétique de la bande dessinée. Photographié par Jean-Baptiste Mondino, ce dragon semble s'être posé sur le dos de Rooney Mara, à la manière d'un papillon venu chercher refuge. L'animal et la jeune fille se trouvent en symbiose, tout en donnant l'impression de mener une existence autonome. Lisbeth Salander devient la jeune femme à la peau de serpent, l'héroïne mutante d'un nouveau style de film noir qui s'épanouit dans la blancheur suédoise.

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